piégeage par phéromones.On définie les phéromones comme des sécrétions glandulaires perçues par un autre organisme de la même espèce grâce à des récepteurs spécialisés qui influenceront son comportement et sa physiologie.
On utilise une phéromone spécifique à un nuisible que l'on place dans des pièges ou devant une plaque engluée de colle. Le ravageur attiré par l'odeur entre dans le piège dont il ne peut plus ressortir ou vient se coller sur la plaque. La plupart des stratégies de piégeage se font en utilisant des phéromones sexuelles femelles en ciblant le nuisible mâle pour empêcher toute fécondation.
la prédation. Elle correspond à un mode d'alimentation de proies vivantes, l'arthropode auxiliaire (insecte, acariens) mange le nuisible à tous les stades, oeufs, larves, nymphes (chrysalides ou pupes), adultes.
Les cochenilles font partie de l'ordre des Hemipteres et du sous-ordre des Sternorrhyncha et forment la super famille des Coccoidea. Cette super famille comprend 24 familles avec 1050 genres et environ 7300 espèces.
On peut classer les cochenilles en 3 groupes
les cochenilles à corps mou sans bouclier protecteur. Exemple: planococcus citri
les cochenilles à corps durci par une couche de cire ou de laque. Exemple: Saissetia coffeae
les cochenilles à corps mou protégé par un bouclier cireux. Exemple: cochenille des lauriers Aspidiodus nerii
Les cochenilles farineuses font partie de la famille des pseudococcidae. Deux espèces ravagent une partie des végétaux dans nos serres et en plein air durant l'été, il s'agit essentiellement de planococus citri et marginalement de pseudococcus longispinus ( corps mou sans bouclier protecteur).
Au mois de mars, nous plaçons en hauteur une phéromone spécifique à la cochenille farineuse planococcus citri. Seuls les males possédent des ailes et peuvent voler (à noter qu'ils n'endommagent pas les plantes). Nous sélectionnons l'emplacement près de plantes abritant des sac de pontes de cochenille farineuses. Des plaques engluées de couleur jaune piégeront les mâles attirés par la phéromones sexuelle de femelles. Cela peut permettre de limiter fortement les populations. D'autres insectes peuvent éventuellement se coller sur la plaque engluée
En hivers, ou en début de printemps, lorsque nous apercevons un foyer de cochenille et que la température ne permet pas encore de faire des lâchers d'auxiliaires, nous utilisons du bioshower (produit biodégradable à base de sels de potassium et d'acides gras, une sorte de savon noir professionel ) . Il agit en enlevant la cuticule couche externe sécrétée par l'épiderme des insectes cireuse qui recouvre le corps des cochenilles. Lorsque la cuticule disparaît, les cochenilles ne peuvent plus conserver leur humidité corporelle, elles s'asséchent et meurent. Nous répétons le traitement à 20 minutes d'intervalle. Cela n'élimine pas toutes les cochenilles car il très difficile de pouvoir toutes les atteindre mais ralentit un peu leur développement.
Si l'expension de leur présence devient importante, nous introduisons une coccinelle originaire d'océanie, "cryptoleamus montrouzieri" au stade adulte. On ne peut faire des lâcher de cette coccinelle que lorsque la température dépasse les 18° de moyenne ( pas avant avril, mai). Nous pouvons déposer jusqu'à 10 coccinelles par plantes très infectées. Elles agissent en consommant surtout les oeufs de cochenilles et les adultes en leurs absence. Les jeunes larves de crytoleamus montrouzieri apparaissent, selon la température et la longueur du jour, entre 2 à 6 semaines après le lâcher et mangent principalement les oeufs; les larves âgées dévorent tous les stades de cochenille.
Nous n'arrivons pas toujours à trouver l'équilibre non préjudiciable à nos cultures et à leur commercialisation avec ces cochenilles farineuses.
Leur fécondité importante (400 oeufs par cochenille) aboutit souvent à de fortes attaques.On peut compter alors plus de 10 cochenilles par feuille d'une plante agressée. Le coût financier des coccinelles cryptoleamus montrouzieri limite les quantités introduites et en conséquence ne favorise pas un éventuel équilibre.
Nous gardons souvent des plantes d'une année sur l'autre, susceptibles d'abriter des oeufs dont les éclosions relanceront l'importance des populations.
De plus ces cochenilles ont la fâcheuse tendance, comme on le voit sur la photo à pondre leurs oeufs sous le rebord des godets, pots et conteneurs. Cela nous arrive souvent de ne pas les remarquer.
Nous introduirons l'année prochaine en complément des coccinelles " cryptoleamus montrouzieri" des hyménoptères parasitoides comme le "leptomastix dactylopii" ou le" coccinoxenoides perminutus". Cela nous permettra de lutter plus efficacement contre la cochenille farineuse.