Questions- réponses
Quelles sont les différentes caractéristiques des luttes biologiques?
La lutte biologique par acclimatation:
Elle résulte de l'introduction accidentelle d'une espèce exotique sur un territoire du à l'augmentation des volumes et à la rapidité des échanges internationaux. Grâce à des prospections réalisées dans le pays origine du nouveau ravageur, permettant d'identifier des ennemis naturels, certains d'entre eux pourront sous certaines réserves être introduits dans le territoire afin de reconstituer localement les conditions de la régulation. Dans ce cas là, nous avons un nouveau nuisible et un ou plusieurs auxiliaires non indigènes mais qui vont pouvoir s'acclimater et devenir indigènes à leur tour.
La lutte biologique inondative:
Nous pratiquons cette lutte qui constitue à faire des lâchers d'auxiliaires arthropodes élevés en masse soit en préventif avec des parasitoïdes ou en curatif avec des prédateurs. Ces lâchers peuvent devenir importants et inondatifs. Cette forme de lutte reste limitée à un petit nombre de productions spécialisés essentiellement légumières ou ornementales
La lutte biologique de conservation ou lutte écologique:
Il s'agit de préserver ou de modifier l'environnement des parcelles de culture afin de favoriser l'action des auxiliaires indigènes présents naturellement.
Pourquoi la PBI est plus facile à mettre en oeuvre dans des serres?
on peut répondre pour plusieurs raisons.
>>
d'une part dans les serres la température moyenne est plus élevée qu'à l'exterieur. On peut également chauffer et cela permet de faire des lâcher d'arthropodes soit en préventif tôt dans la saison avant l'explosion des populations des nuisibles, soit d'introduire certains auxiliaires demandant des minimums de températures élevés non encore atteints en extérieur.
>> d'autre part l'hygrométrie est plus importante qu'à l'exterieur et cette humidité élevée donne de meilleurs résultats pour le développement de certains auxiliaires.
>>à l'exterieur, la pluie ne peut se programmer comme un arrosage dans les serres, il faut savoir que beaucoup d'arthropodes introduits demandent, selon les espèces, de 12h à 48 heures sans arrosage, pour pouvoir s'installer correctement sur la cultures parmi les ravageurs.
>>les serres présentent un milieu relativement clos où on note l'absence du vent, il faut savoir que des arthropodes de petites tailles peuvent être facilement dispersés par les rafales de vent. Les auxiliaires introduits restent plus facilement à l'interieur des serres.
Qui élèvent les arthropodes auxiliaires utilisés par les professionnels?
On peut dire en gros 3 sociétés pour les cultures spécialisées comme l'horticulture-pépinière, le maraîchage, l'arboriculture. Une est situé en belgique (Biobest), une aux Pays Bas (Koppert) et une troisième en Angleterre (syngenta bioline, filiale de la multinationale syngenta) Ces sociétés proposent toutes une gamme de différents auxiliaires pour chaque ravageur que l'on peut trouver en cultures spécialisées (horticulture par ex), ainsi que les des phéromones spécifiques (+ de 60 ravageurs)
Pour les céréaliers, une société installée près d'Antibes (Biotop) commercialise depuis 20 ans les trichogrammes que les maïsiculteurs utilisent contre la pyrale du maïs. Cette société propose également des nématodes pour les arboriculteurs et divers auxiliaires pour les jardiniers amateurs et espaces verts.
A quelle date eu lieu la première lutte biologique?
Une des premières réussites date de 1889. Contre une cochenille australienne (Icerya purchasi) débarqué accidentellement en Californie et qui avait entrepris de détruire les vergers d'agrumes, les arboriculteurs on introduit une centaine de coccinelles australiennes (Novius cardinalis)
Avons nous une lutte biologique pour chaque ravageur?
Non, pour le moment, environ 10% de luttes envisagés par l'homme réussissent. Sur 6000 essais de lutte biologique seuls 600 fonctionnent correctement d'un point de vue technique ou économique. D'autres parviennent à un équilibre satisfaisant sur du moyen terme. C'est le cas en ce moment avec la ciccadelle pruineuse (metcalfa pruinosa) arrivée des Etats-unis en Italie entre 1980 et 1990. Elle attaque de très nombreuses plantes dans le sud de France et remonte vers le nord de l'Europe. Son ennemi naturel également importé des Etats-unis, mettra une dizaine d'année pour contrôler la ciccadelle. il s'agit d'un hymenoptère parasitoide ( néodryinus typhlocybae)